Parmi les activités recommandées sur l’île de Santorin en Grèce, l’Ancient Thira vaut le détour !
Cette antique ville grecque se situe entre Kamari et Perissa au sommet du mont Messavouno.
Une cité suspendue entre ciel et mer
L’ancienne Thira (ou Théra) est une cité antique grecque située sur l’île de Santorin. Elle est perchée sur le promontoire rocheux du mont Mesa Vouno à 365 mètres au-dessus de la mer. Ce site archéologique exceptionnel offre non seulement un témoignage précieux de plusieurs civilisations qui s’y sont succédé, mais aussi une vue panoramique spectaculaire sur la mer Égée.
Habitée de façon continue depuis le IXe siècle av. J.-C. jusqu’à la période byzantine, cette ancienne cité dorienne représente un trésor historique qui raconte plus de mille ans d’histoire grecque. Sa position stratégique en faisait également un poste d’observation idéal sur la mer Égée et une forteresse naturelle grâce aux pentes abruptes sur lesquelles elle était construite.
Histoire d’une cité millénaire
IXe siècle av. J.-C. : Fondation par les Doriens
Selon la tradition rapportée par Strabon et Hérodote, la cité fut fondée par des colons doriens originaires de Sparte et conduits par le héros légendaire et éponyme Théras. Le site choisi, le sommet allongé du mont Mesa Vouno, présentait une valeur stratégique évidente. Les fouilles archéologiques suggèrent que la fondation pourrait dater du IXe siècle av. J.-C.
VIIe siècle av. J.-C. : Fondation de Cyrène
Malgré sa faible importance, une partie des habitants de Théra quittèrent la cité pour fonder la colonie de Cyrène en Libye vers 630 av. J.-C. Selon Hérodote, cette migration fut notamment motivée par une terrible sécheresse qui frappa l’île.
IIIe siècle av. J.-C. : Période hellénistique
La cité connut de profondes transformations pendant la période hellénistique. Ainsi, elle devient au IIIe siècle av. J.-C. la principale base de la flotte égyptienne ptolémaïque dans l’Égée, jusqu’en 145 av. J.-C. La ville fut alors rebâtie selon un plan régulier dit « hippodamique ». Les fouilles ont révélé la résidence de la garnison égyptienne, un temple de Sérapis, Isis et Anubis, ainsi qu’un autel dédié à Ptolémée VI Philométor.
Période romaine
Ensuite, durant la période romaine, la cité de Théra connut une certaine prospérité, frappant sa propre monnaie. L’empereur Tibère prit sous son patronage le gymnase d’éphèbes, montrant l’importance culturelle et éducative de la cité.
IVe-VIIIe siècle : Période byzantine et abandon
Théra devint le siège d’un évêché de l’Empire romain d’Orient, avec un premier évêque connu au IVe siècle. La cité fut finalement abandonnée peu après une éruption du volcan central en 726 apr. J.-C., peut-être en raison de l’activité volcanique, mais peut-être aussi à cause des raids fréquents des Sarrasins à cette époque.
Découvertes archéologiques
Les fouilles et découvertes
L’archéologue allemand Friedrich Hiller von Gaertringen mena les premières fouilles systématiques sur le site de 1897 à 1904. Plus tard, N. Zapheiropoulos explora la nécropole de Théra entre 1961 et 1982, sous l’égide de la Société archéologique d’Athènes. Entre 1990 et 1994, Wolfram Hoepfner réalisa des fouilles qui ont permis d’affiner les connaissances sur la période dorienne de Théra.
Ces travaux ont permis de mettre au jour de nombreux vestiges qui témoignent ainsi de la riche histoire de cette cité antique et de son importance dans le monde grec.
Le site archéologique aujourd’hui
Les découvertes révèlent notamment que la ville était organisée autour d’une rue principale de 800 mètres de long et de 2 à 4 mètres de large, qui menait à de nombreux chemins plus petits et au quartier général de la cité. La ville s’étendait sur un plateau au-dessus du rivage rocheux, avec un marché central et une zone résidentielle tout autour.
Parmi les structures les plus notables figurent un théâtre construit sur la pente, plusieurs temples et sanctuaires situés sur le côté est avec vue sur la mer, ainsi que de nombreux bâtiments publics et privés. Les édifices publics étaient construits en calcaire, tandis que les constructions privées utilisaient des pierres plus petites et irrégulières.
Artefacts et objets d’art
Bien que l’art n’ait pas été intensivement cultivé dans l’ancienne cité de Théra, les fouilles archéologiques ont révélé de remarquables artefacts en céramique de style oriental, influencés par l’île voisine de Naxos.
Théra était également l’un des premiers lieux à adopter l’alphabet phénicien comme base de l’écriture grecque, comme le montrent plusieurs inscriptions trouvées dans les sanctuaires, écrites en alphabet grec.
Une grande collection de statues, de figurines en argile, de poteries, de vases et d’autres objets et artefacts peut être admirée au Musée Archéologique de Théra. L’un des « Kouros » (statue grecque antique d’un jeune homme), connu sous le nom d’Apollon de Théra et datant du VIe siècle av. J.-C., est conservé au Musée Archéologique National d’Athènes.
Poteries découvertes sur le site de l’ancienne Théra
Organisation du site et monuments principaux
La rue principale (Dromos)
Artère principale qui traverse la cité sur 800 mètres de long. Pavée et bordée de bâtiments importants, cette rue témoigne de l’organisation urbaine avancée de la cité antique.
L’agora
Centre civique et commercial de la cité, l’agora était entourée de portiques et de bâtiments administratifs. C’était le cœur de la vie publique où se déroulaient les échanges commerciaux et politiques.
Le théâtre
Construit sur la pente de la colline, ce théâtre pouvait accueillir de nombreux spectateurs pour des représentations dramatiques, attirant des visiteurs de toute l’île et des îles voisines.
La Stoa Basilique
Grand portique qui servait de lieu de rassemblement public et d’espace commercial. Ses colonnes encore visibles témoignent de l’architecture monumentale de la cité.
Les sanctuaires religieux
Plusieurs temples et sanctuaires étaient disséminés dans la cité, notamment ceux dédiés à Apollon Karneios, Artémis et Dionysos, ainsi qu’un temple ptolémaïque dédié à Sérapis, Isis et Anubis.
L’église Ayos Stephanos
Datant du VIIIe ou IXe siècle, cette église byzantine est l’un des derniers monuments construits avant l’abandon de la cité. Elle témoigne ainsi de la christianisation du site.
Informations pratiques pour la visite
Comment s’y rendre
L’ancienne Théra est située au sommet du mont Mesa Vouno, à 365 mètres d’altitude, entre les villages de Kamari et Perissa. Plusieurs options s’offrent à vous pour atteindre ce site :
- En voiture : Empruntez la route sinueuse depuis Kamari, qui monte jusqu’au site (environ 20 minutes).
- À pied : Pour les plus sportifs, un sentier de randonnée part de Perissa et de Kamari, et monte jusqu’au sommet (environ 1 heure de marche).
- Depuis le monastère de Prophet Elias : Un chemin de randonnée relie le monastère au site archéologique.
Note : Les gros véhicules ne peuvent pas accéder au site en raison de l’étroitesse de la route. Il n’y a pas de service de bus public jusqu’au sommet.
Horaires et tarifs
Horaires d’ouverture
Ouvert du jeudi au mardi, de 8h00 à 15h30
Fermé le mercredi
Note : Les horaires peuvent varier selon la saison
Tarifs
Adultes : 6€
Tarif réduit : 3€ (pour les seniors de l’UE âgés de plus de 65 ans et les moins de 25 ans des pays hors UE)
Un billet combiné à 15€ permet d’accéder à plusieurs sites archéologiques de l’île
Conseils pour la visite
Meilleure période
Privilégiez les mois d’avril, mai, septembre et octobre pour éviter les fortes chaleurs estivales et les foules de touristes.
Équipement
Prévoyez un chapeau, de la crème solaire, des chaussures confortables et également de l’eau en quantité suffisante. Le site est très exposé au soleil et au vent.
Durée de la visite
Comptez environ 1h30 à 2h pour explorer l’ensemble du site archéologique à un rythme confortable.
Galerie de photos
Localisation
Où se trouve l’ancienne Théra ?
L’ancienne Théra est perchée sur le sommet du mont Mesa Vouno, qui s’élève entre les plages de Kamari et Perissa, sur la côte sud-est de l’île de Santorin en Grèce.
Cette position stratégique à 365 mètres d’altitude offre une vue panoramique exceptionnelle sur la mer Égée et l’ensemble de l’île. Ainsi, l’ancient Thira était un poste d’observation idéal dans l’Antiquité.
Adresse : Mesa Vouno, Santorini 847 00, Grèce
Téléphone : +30 2286 081939
À découvrir également à Santorin
Akrotiri
Site archéologique préservé sous les cendres volcaniques, souvent comparé à Pompéi, Akrotiri est une cité minoenne datant du XVIe siècle av. J.-C.
À 10 km de Fira, sur la côte sud de l’île
Musée préhistorique de Théra
Ce musée abrite une collection impressionnante d’artefacts trouvés principalement à Akrotiri, y compris des fresques bien conservées.
Situé à Fira, capitale de Santorin
Musée archéologique de Théra
Ce musée présente des découvertes de l’ancienne Théra, notamment des sculptures, des inscriptions et des objets de la vie quotidienne.
Situé à Fira, à proximité du Musée préhistorique
Plus de photos de l'ancient Thira
Pour compléter notre visite du site archéologique, voici quelques photographies supplémentaires de l'Ancient Thira.
FAQ
Vous pourrez retrouvez les horaires et tarifs du site sur le site officiel
En outre, si vous souhaitez visitez Akrotiri ou les musées de Fira, un pass à tarif avantageux est proposé.
En premier lieu, consultez les horaires sur le site officiel.
Ensuite, vous pouvez vous y rendre :
- à pied (depuis Kamari ou Perissa),
- en voiture, quad etc depuis Kamari,
- ou via un tour en réservant à l'avance.
Selon votre intérêt pour l'histoire, vous le visiterez seul ou avec un guide (cf tour organisé).
Si vous aimez randonner, profitez de la randonnée reliant Kamari et Perissa. Vous en prendrez plein la vue !
En pratique, le site de l'Ancient Thira se trouve à mi-chemin sur les hauteurs du mont.